Je discutais récemment avec un entrepreneur à l’apéro, et il me parlait d’un déguisement d’halloween qu’il avait trouvé via une application à très bas coût. Ce déguisement était si peu cher, même avec la livraison, que son prix était inférieur à celui de son cocktail.
Cela m’a amené à réfléchir sur les stratégies de fournisseurs pour réussir à proposer des prix aussi bas.
J’ai souvent discuté avec des fabricants de prêt-à-porter lors de ma carrière. Et je sais que l’obsession pour les prix bas est omniprésente dans cette industrie. Mais à quel prix ? Ce déguisement à 8€ nous révèle une réalité souvent occultée : celle de conditions de travail déplorables dans les pays en développement.
En effet, pour produire un objet à un coût aussi faible, il faut externaliser la production vers des pays où la main-d’œuvre est bon marché et où les réglementations environnementales sont moins strictes. Les travailleurs de ces usines sont souvent payés des salaires de misère, travaillent dans des conditions dangereuses et n’ont pas accès, et de très loin, aux mêmes droits sociaux que nous.
Par ailleurs, la production à grande échelle de biens à bas coûts a un impact considérable sur notre environnement. L’extraction des matières premières, la fabrication, le transport et l’élimination des déchets génèrent d’importantes émissions de gaz à effet de serre et polluent les sols et les eaux.
Cette course au toujours moins cher a également des conséquences sociales et économiques importantes. La fermeture d’usines dans les pays développés, dans nos pays, a entrainé, entraîne, une perte d’emplois et une dégradation de notre tissu industriel. De plus, la concurrence déloyale des produits bon marché met en difficulté les entreprises locales qui produisent des biens de meilleure qualité, et à un coût plus élevé.
Alors, comment sortir de ce cercle vicieux ?
D’abord, il est urgent de mettre en place des réglementations plus strictes pour protéger les travailleurs, l’environnement et les entreprises locales. Des mesures telles que des prix planchers, des taxes sur les produits importés et une meilleure information des consommateurs sont indispensables.
Ensuite, en tant que consommateurs, nous avons également un rôle à jouer. En privilégiant les produits locaux et durables, nous pouvons contribuer à soutenir une économie plus juste et plus respectueuse de l’environnement. Envisager la décroissance, la baisse de la consommation, et surtout, faire comprendre aux citoyens que se définir par sa capacité à consommer est une erreur. Que se définir par les marques que l’on affiche est une erreur.
Il faut combattre et stigmatiser la notion de biens positionnels. Expliquer que l’on est ce que l’on fait et pas ce que l’on montre.
Le bas coût a un prix. Il est temps de prendre conscience des conséquences de nos choix de consommation et d’exiger des citoyens, des entreprises et des politiques publiques plus responsables.